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Publication du 21/01/2021

J’ai envie aujourd’hui de vous partager un extrait du livre de Frédéric Lenoir « Petit traité de vie intérieure » qui je trouve colle bien à notre réalité actuelle.

Bonne lecture.

Dire « oui » à la vie.

Nous sommes tous confrontés à un certain nombre de faits que nous n’avons pas choisis, que nous n’avons pas voulus et qui nous sont en quelque sorte imposés : c’est ce que j’appellerais le « donné » de la vie. C’est notre lieu de naissance, notre famille, l’époque à laquelle nous vivons ; c’est notre corps, notre personnalité et notre intelligence, nos capacités, nos qualités, mais aussi nos limites et nos handicaps. Ce sont aussi les évènements qui surviennent, qui nous touchent directement, mais sur lesquels nous n’avons pas de maîtrise et que nous ne pouvons pas contrôler. Ce sont les maladies, les aléas économiques, la vieillesse et la mort. C’est le « sort » de l’être humain.

On peut le refuser et vouloir que les choses soient autrement. On souhaiterait presque tous ne pas vieillir, ne jamais être malade, ne pas mourir. Certains rejettent leur culture, leur famille, leur lieu de naissance. D’autres n’aiment pas leur corps, leur tempérament, et souffrent de certaines limitations physiques ou psychiques. Ce refus est parfaitement compréhensible et légitime. Et pourtant la sérénité, la paix intérieure, la joie ne peuvent nous échoir sans un acquiescement à l’être et une acceptation profonde de la vie telle qu’elle nous est donnée, avec sa part d’inéluctable. Ce « oui » à la vie ne signifie pas pour autant qu’il ne faille pas chercher à évoluer, à modifier ce qui peut l’être, à contourner des obstacles évitables. On peut quitter un pays qui nous oppresse, s’éloigner d’une famille mortifère, développer des qualités, transformer certains handicaps physiques ou blessures psychologiques pour en faire des atouts. Mais ces changements ne peuvent intervenir que sur ce qui est modifiable, et ils ne nous seront profitables que si nous les opérons sans rejet violent du donné initial de notre vie. On peut ainsi intervenir sur son apparence physique, mais nul ne peut éviter à son corps de vieillir. On peut prendre de la distance avec ses parents et sa famille d’origine, mais il sera impossible de trouver la paix intérieure si cette distance repose sur un ressentiment permanent, sur une haine tenace, sur un refus de ce qui a été. La sagesse commence par l’acceptation de l’inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l’être.


Publication du 03/07/2020

SUKHA ANUŚAYĪ RĀGAḤ .
YS II, 7

« Le désir de prendre est lié à la mémoire du plaisir » F. Mazet.

L’être humain, sans cesse à la recherche de plaisirs qu’il désire renouveler, se laisse envahir par ce désir qui peut devenir excessif et obsessionnel. Il est alors source de difficultés et de conflits.

RĀGA c’est cet attachement, cette passion dévorante. La personne est obnubilée par ce désir qu’elle cherche à satisfaire perdant tout discernement et se laissant guider uniquement par ses sens.
La preuve de cet attachement ? Une accumulation d’objets inutiles, des relations brisées, des addictions en tout genre, la fuite des responsabilités….

Cet attachement trouve sa source dans notre mental. Comme si celui-ci contribuait à notre bonheur !

Source : Yoga sutra de Patanjali traduction de F. Mazet
Yoga sutra de Patanjali B. Bouanchaud

Publication du 20/06/2020

DṚK DARŚANA ŚAKTYOḤ EKA ĀTMATĀ IVA ASMITĀ.
YS II, 6.

« Le sentiment de l’ego vient du fait que l’on identifie le spectateur et le spectacle » F.Mazet.

Deuxième cause de souffrance : ASMITA, qui signifie l’ego, le « je », l’égoïsme, l’égocentrisme.

DṚK c’est le principe de conscience, celui qui voit, qui perçoit
DARŚANA c’est l’instrument de perception, l’élément matériel.

Ces 2 termes soulignent le lien qui unit les 2 plans de l’être :
– rien n’est perçu sans quelqu’un pour percevoir
– personne ne peut voir sans qu’un objet soit perçu.
L’ego consiste à confondre ces 2 plans de l’être. Un amalgame est fait croyant qu’ils ne font qu’un. Nous avons tendance à identifier les choses avec le vocabulaire qui est employé pour les désigner.

Une belle histoire illustre la notion d’asmita :

Bouddha était en train de marcher avec ses disciples sur la route. Une personne qui n’aimait pas Bouddha vient en face de lui et lui lance toutes les insultes les plus méprisantes.
Le Bouddha réagit simplement en souriant, en continuant son chemin. Mais cette personne souhaitait vraiment heurter le Bouddha et donc continue à l’insulter.
Le Bouddha ne réagit pas. Alors l’homme perd patience. Il s’adresse à Bouddha et lui dit : « mais vous êtes un vulgaire morceau de bois ou vous êtes un être humain ? Je n’arrête pas de vous insulter et vous ne réagissez pas ».
Bouddha lui répond : « si je vous donne ceci, vous le prenez et maintenant ça vous appartient mais si je vous le donne et que vous ne le prenez pas ça ne vous appartient pas. Quoi que vous ayez dit ça vous appartient, c’est à vous ».

Bouddha ne s’est pas identifié avec les termes qui ont été employés pour le désigner. Ce n’est pas parce que quelqu’un vous dit quelque chose que vous devenez cette chose. C’est l’ego qui s’attache à cette identification.

Source : Yoga Sutra de Patanjali de B. Bouanchaud.

Publication du 12/06/2020

AVIDYĀ KṢETRAM UTTAREṢĀṀ PRASUPTA TANU VICCHINNA UDĀRĀṆĀM. YS II, 4.

« L’ignorance de la réalité est la source des autres causes de souffrance, qu’elles soient développées ou en sommeil » F. Mazet.

Cette première cause de souffrance consiste à croire que l’on sait alors que l’on est dans l’erreur. AVIDYĀ, cette ignorance est à la base de toutes les souffrances.

Ces afflictions, qu’elles soient latentes, atténuées ou qu’elles alternent entre un état caché et pleinement manifesté sont des obstacles à notre épanouissement.

ANITYA AŚUCI DUḤKHA ANĀTMASU NITYA ŚUCI SUKHA ĀTMA KHYĀTIḤ AVIDYĀ. YS II, 5.

« L’ignorance de la réalité, c’est prendre l’impermanence, l’impur, le malheur, ce qui n’est pas le Soi, pour le permanent, le pur, le bonheur, le Soi » F. Mazet.

L’ignorance consiste à inverser les valeurs, c’est-à-dire confondre une chose et son opposé aussi bien sur le plan physique, psychique, affectif et spirituel.
Par exemple : croire qu’un objet est éternel alors qu’il est périssable, définir une pensée comme pure alors qu’elle est impure, laisser s’installer insidieusement les dépendances croyant qu’elles sont bonnes pour nous, se tromper sur notre véritable Nature…

Voici une petite histoire qui illustre bien AVIDYĀ :
« Un villageois rentrait chez lui à la tombée de la nuit. Il aperçut un serpent au travers du chemin et retourna chercher de l’aide. À la lumière de la lanterne, on vit que le serpent était une corde ».
Empreint d’avidyā, ce personnage a pris une corde pour un serpent. Regardez nous faisons tous cela !

Malheureusement, si nous ne prenons pas garde à cette méconnaissance, si nous ne cherchons pas à la comprendre alors nous ne reconsidérons pas nos actes et l’erreur devient une habitude.

Avidyā n’est pas seulement l’absence de connaissance mais c’est surtout la présence de notions fausses et contraires à la vérité.

Une simple connaissance théorique ne permet pas de venir à bout d’avidyā, il faut un effort soutenu, quasi de chaque instant. C’est là le rôle du yoga. Dans un premier temps, il travaille à libérer et atténuer les fausses croyances puis il les rend improductives et les dissout totalement. Mais pour cela il est indispensable que la pratique soit régulière et maintenue dans le temps.

Sources :
– « Les voies du yoga » de Tara Michaël
– «Yoga sutra de Patanjali » de B. K. S. Iyengar.

Publication du 7/06/2020

AVIDYĀ ASMITĀ RĀGA DVEṢA ABHINIVEŚĀḤ KLEŚĀḤ
YS II, 3

«Les causes de souffrance sont l’aveuglement, le sentiment de l’ego, le désir de prendre, le refus d’accepter, l’attachement à la vie » F. Mazet.

Selon Vyāsa (commentateur des Yoga Sutra), il y a 3 origines à la souffrance :
– celle qui vient de soi : ĀDHYĀTMIKA
– celle qui vient des autres : ĀDHYBHAUTIKA
– celle qui provient de cataclysmes naturels : ĀDHIDAIVIKA.
Dans ce sutra, il est question de la première ; celle venant de soi.

Notre mental actif ressasse sans cesse le passé, interprète ce qui est vu ou ressenti, cherche à se projeter dans l’avenir ; cela créé la souffrance.

Dans ce sutra, Patanjali nous parle des 5 sources de souffrance, les KLEŚA, nommées afflictions dans certaines traductions.
Affliction est définie ainsi : peine ou douleur profonde, abattement, accablement, chagrin, détresse.

Les VṚTTI, les activités du mental (vues dans l’article précédent), précisent les fonctionnements du mental. Les KLEŚA touchent plus au côté émotionnel du mental.

Les  KLEŚA sont donc des états du mental, le plus souvent vécus comme douloureux, qui provoquent en nous tristesse, doute, anxiété, peur, colère, jalousie, désir, etc…
Plus nous nous identifions à nos pensées, plus grande est la charge émotionnelle. Les racines de ces souffrances sont donc les pensées et nos réactions à ces pensées.

Les 5 sources de souffrance sont :
– AVIDYĀ : l’ignorance, racine de toute souffrance
– ASMITĀ : l’ego
– RĀGA : l’attachement
– DVEṢA : l’aversion
– ABHINIVEŚĀ : la peur.
Je détaillerai dans de prochains articles chaque kleśa pour apprendre à les discerner et à en connaître l’origine.

Avec l’aide du yoga, nous pouvons repérer les germes de ces souffrances et les avorter grâce à notre pratique assidue. Nous ne leur donnons ainsi pas l’occasion de germer et de s’amplifier.

Sources :
– «Yoga Sutra de Patanjali» de F. Mazet
– «Yoga Sutra de Patanjali» de B. Bouanchaud.

Publication du 29/05/2020

YOGAḤ CITTAVṚTTI NIRODHAḤ  YS I, 2.

« Le yoga c’est l’arrêt des fluctuations de la conscience  »  (B.K.S.IYENGAR)

Patanjali nous donne ici la définition du yoga. Le yoga nous permet de comprendre le fonctionnement du mental et nous aide à apaiser son agitation.
« Le yoga est donc l’art et la science de la discipline mentale qui affine et cultive le mental » (B.K.S. IYENGAR)

Le contenu mental, l’esprit, CITTA est composé de 3 éléments :
– le mental, MANAS
– l’intellect, BUDDHI
– l’ego, AHAṂKĀRA

Cet esprit, CITTA, est en mouvement perpétuel chez chaque être humain s’il ne fait rien pour l’apaiser. Ce sont les VṚTTI (lire vritti) ; les activités du contenu mental : les pensées, les idées, les images mentales, l’ensemble des actes cognitifs.
On distingue 5 types de VṚTTI (cf YS I, 6) :
– PRAMĀNA : la compréhension juste
– VIPARYAYA : l’erreur
– VIKALPA : l’imagination
– NIDRA : le sommeil profond
– SMṚTI : la mémoire.

Avec la pratique du yoga, nous allons chercher à atteindre l’état de NIRODHA (voir commentaires de Vyāsa dans ma publication du 15/05/2020). Il s’agit de ce moment où l’esprit est totalement sous contrôle, il fonctionne sans aucune distraction et sans être énervé.

Ces Yoga Sutra de Patanjali se concentrent essentiellement (puisque seulement 3 aphorismes concernent les postures) sur l’instrument de notre expérience générale et cet instrument n’est autre que notre esprit. Il est à la fois l’instrument et le but.
Cet esprit qui est agité va être en fait notre outil pour parvenir à un esprit calme. Et cet esprit pacifié est notre but. En yoga on cherche à progresser vers cet état, à s’en approcher le plus possible.


Publication du 21/05/2020

NOTRE VÉRITABLE HÉRITAGE

Le cosmos est plein de précieux trésors
Je veux t’en offrir une poignée ce matin.
Chaque moment que tu vis est un joyau
Qui resplendit et contient la Terre et le Ciel,
L’eau et les nuages.

Tu n’as qu’à respirer doucement
Pour que les miracles apparaissent.
Alors, tu entends l’oiseau chanter,
Les pins murmurer.
Et soudain, tu vois la fleur s’épanouir,
Les nuages blancs dans le ciel bleu,
Le sourire et le regard merveilleux de ton aimé(e).

Toi, la personne la plus riche sur Terre,
Tu erres depuis si longtemps,
Ne sois plus cet enfant pauvre,
Reviens et reçois ton héritage.

Savourons notre bonheur
Et offrons-le à chacun.
Chérissons ce moment présent.
Laissons partir le fleuve de nos détresses
Et choyons la vie présente au creux de nos mains.

Thich Nhat Hanh
(« Prendre soin de l’enfant intérieur »)


Publication du 15/05/2020

ATHA YOGĀNUŚĀNAM.
YS I, 1

« Maintenant voici l’enseignement traditionnel sur le yoga ». Traduction Bernard Bouanchaud

Ce sutra d’introduction explique comment le yoga est transmis.
Patanjali avec le terme « ATHA » précise qu’il est enseigné au disciple qui est prêt et motivé. Mais aussi grâce à un enseignant qui s’engage également.

Ce terme « ATHA » signifie aussi le présent, maintenant.
Patanjali nous dit donc d’être présent, complètement centré sur l’instant présent.

« ANUŚĀNAM » renvoie à l’enseignement transmis de maître à disciple, de professeur à élève.
Le yoga n’est pas seulement là pour l’étude ou la réflexion mais c’est une pratique qui doit être expérimentée. Cela s’effectue sur le tapis.

Pour suivre cette discipline du yoga, il faut commencer par être dans un certain état d’esprit. Cet état d’esprit qui va vous permettre de vous engager dans une pratique assidue, régulière pour accueillir les bienfaits.
Cela va petit à petit modifier votre attention, votre concentration, votre engagement.

Vyāsa, un des commentateurs des Yoga sutras, énumère 5 types d’état d’esprit :
– KṢIPTA : esprit stupide en proie à une agitation frénétique
– MŪḌHA : esprit stupide, amorphe, endormi
– VKṢIPTA : esprit moyen, capable de réflexion mais replongeant dans le doute ou l’inertie
– EKĀGRA : esprit doué d’une bonne concentration manifestant un intérêt profond pour toute recherche authentique.
– NIRODHA : esprit en paix et totalement sous le contrôle de l’être.
Le yoga nous permet alors de passer progressivement d’un état à l’état supérieur.

Ce texte se concentre exclusivement sur l’instrument de notre expérience qui n’est autre que l’esprit.

Source : Yoga sutra de Patanjali de Bernard Bouanchaud

Publication du 07/05/2020

KIṀ KARMA KIM AKARMA TI KAVAYO PY ATRA MOHITĀḤ
TAT TE KARMA PRAVAKṢYĀMI YAJÑĀTVĀ MOKṢYASE ŚUBHĀT
Bhagavad Gītā Chap. 4, verset 16

« Qu’est-ce que l’action ? Qu’est-ce que l’inaction ? Les Sages eux-mêmes sont incertains. Je vais donc t’expliquer ce qu’est l’action, cette connaissance te libèrera de tout mal » (traduction de Gandhi).

L’action c’est agir vers les objets extérieurs à l’aide de tous nos organes d’action = les 5 karmendriya qui sont :
– la parole (vāc)
– la préhension (pāni)
– la locomotion (pāda)
– les organes génitaux (upastha)
– les fonctions excrétoires (pāyu).

L’inaction c’est un état où tous ces organes ont cessé leurs différents mouvements.

Cela est valable et indispensable dans notre quotidien, sans action nous ne pouvons répondre à nos besoins primaires.
D’un point de vue philosophique, c’est l’intention qui détermine la qualité de l’action. Par exemple : la beauté d’un fruit ne vous garantit pas son goût. De même une action peut cacher un motif (manipulation, spéculation, possession…)

En adoptant ce modèle d’action nous restons enchevêtrés dans la roue des naissances et des morts : le samsāra.
En Inde, berceau du yoga, la notion de réincarnation est présente. De ce fait nous sommes voués, si nous agissons avec des intentions bien définis, à renaître sans cesse pour faire différentes expériences cherchant à nous extraire de cette roue sans fin.
Pour sortir de cela il nous faut poursuivre notre évolution de vie en vie jusqu’à la libération : mokṣa.
Comment atteindre cet état de libération ? L’être humain étant voué à agir, il doit rester dans l’action. Il lui faut adopter l’action juste, une action sans intention pré définie.


Publication du 29/04/2020

LES YOGA SUTRAS DE PATANJALI

Il s’agit d’un texte philosophique, un shastra, nous permettant de nous y référer afin de suivre la voie du yoga, de rester au plus près de la tradition ; une tradition qui a été modifiée et authentifiée par une expérience humaine au fil des siècles.
C’est un des shastra le plus connu et le plus reconnu de toute la tradition du yoga, étudié dans toutes les écoles de yoga.

Ce texte aurait été écrit entre  le 2è siècle avant JC et le 3è siècle après JC, par un sage nommé Patanjali. La légende dit que celui-ci fût envoyé sur Terre pour enseigner le yoga. Il tomba sous la forme d’un serpent dans les mains de Gonika en train de prier. Voici sa représentation la plus courante :

7- Patanjali au KYM
Patanjali incarné sur Terre apporta aux êtres humains une aide précieuse sous forme de 3 traités : un de médecine (l’AYURVEDA), un de grammaire(le MAHABASHYA) et un de yoga(les YOGA SUTRA).

Dans la tradition, l’étude est d’abord orale, en répétant, psalmodiant les sutras. Ceux-ci sont mémorisés avant d’accéder à la compréhension, une compréhension que l’on s’accapare, que l’on fait sienne pour que progressivement ce texte prenne sens dans notre vie.

Il est composé de 195 aphorismes en sanskrit, des phrases courtes et concises résumant un concept, divisé en 4 chapitres :
– Chapitre I : SAMĀDHI PĀDA : chapitre sur la concentration, la stabilisation du mental pour atteindre l’état d’unité.
– Chapitre II : SĀDHANA PĀDA : chapitre sur la pratique de techniques pour calmer le mental.
– Chapitre III : VIBHŪTI PĀDA : les effets de la mise en œuvre de la pratique.
– Chapitre IV : KAÏVALYA  PĀDA : le détachement, la libération, la délivrance.

Ce shastra n’est pas étudié dans un ordre linéaire mais dans un ordre précis permettant à l’élève d’en comprendre au fur et à mesure les subtilités.

D’un premier abord ces sutras ne sont pas très compréhensibles. Il est nécessaire d’en faire l’étude accompagné d’un professeur les connaissant bien. Nous pouvons affiner leur compréhension grâce aux commentaires faits par différents auteurs. Mais l’essentiel de leur étude réside dans le fait de faire un parallèle avec notre quotidien, là ils prennent tout leur sens.

Petit à petit dans ce blog, je vous dévoilerai certains sutras, vous apporterai mon commentaire et indiquerai comment ceux-ci ont fait sens dans ma pratique, dans mon quotidien.


Publication du 24/04/2020

LE DOS

La colonne vertébrale est l’axe central du corps humain sur laquelle viennent s’insérer des muscles reliant ainsi la tête, le bassin et les membres.
De la moelle épinière, à l’intérieure de celle-ci, partent de nombreux nerfs nous permettant de commander les différents mouvements de notre corps.

Il est donc essentiel de préserver notre colonne vertébrale en bonne santé, le plus longtemps possible par des gestes quotidiens simples à adopter quel que soit votre âge.
Soyez vigilant ; vous n’avez qu’une colonne vertébrale, il n’existe pas de pièce de rechange alors PRENEZ-EN SOIN, conservez-la en bon état.

Voici quelques conseils à appliquer avant que le mal n’apparaisse bien sûr :
– adapter les plans de travail usuels à votre hauteur afin de garder le dos droit dans vos activités quotidiennes.
– si vous devez rester dans une position debout prolongée, l’idéal est de poser un pied sur un support (un livre épais, un petit banc, ou un pied bien à plat au sol et l’autre prenant appui sur les orteils, talon levé).
– en position assise, calez votre dos contre le dossier du siège, ne croisez pas les jambes, tenez livre ou écran d’ordinateur face à vous et à hauteur des yeux.
– exclure tout fauteuil ou canapé mou dans lequel le dos s’arrondit.
– soyez constamment conscient de la façon dont vous bougez, dans la mesure du possible sans précipitation.
– si vous devez lever un objet lourd, bien vous placez en face de celui-ci, les pieds près de l’objet, fléchissez les genoux, gardez le dos droit quand vous vous baissez. Vous relevez en tenant l’objet contre vous et non à bras tendus.
– adaptez votre literie ; un matelas ferme mais pas trop dur à changer tous les 10 ans. Attention également à la qualité de votre oreiller.
– pour vous relever d’une position allongée : pivotez sur un côté de votre corps, repliez un peu les jambes et aidez-vous de l’appui des mains pour redresser le buste.
– attention également à la manière dont vous montez dans une voiture. Asseyez-vous d’abord sur le siège, les jambes encore à l’extérieur puis pivotez en gardant le dos droit. Calez votre dos au fond du siège, maintenu par le dossier, sans cambrer.
– pratiquez une activité physique douce (étirements, natation, yoga…) pour conserver une bonne mobilité.

En plus de tous ces conseils je vous propose une séance de yoga permettant de prévenir les problèmes de dos sur Tipeee : https://fr.tipeee.com/home-yoga/news/81663
Je vous encourage à la faire très régulièrement, plusieurs fois par semaine.

Bonne pratique !


Publication du 22/04/2020

YOGĪ YUÑJĪTA SATATAM ĀTMĀNAṀ RAHASI STHITAḤ EKĀKĪ YATACITTĀTMĀ NIRĀŚĪR APARIGRAHAḤ
Bhagavad Gītā, chap.6, verset 10.

« Un yogi devrait toujours essayer de concentrer son esprit, vivant seul dans la solitude, après avoir maîtrisé son mental et son corps et s’étant débarrassé des désirs et des possessions » (traduction de Swami Chidbhavananda).

Dans ce verset, Krishna donne un conseil à Arjuna, conseil applicable à tout pratiquant de yoga : garder l’esprit concentré, c’est-à-dire être dans un état de méditation constant.

Mais qu’est-ce que méditer ?
Tout d’abord il faut mettre en place des conditions favorables pour cela. Il est essentiel d’être établi dans la solitude. Ce n’est pas se mettre à l’écart du monde, de la société en allant s’isoler dans une grotte ou au fin fond d’une jungle. C’est s’installer seul dans un lieu calme afin de se détacher des préoccupations mentales et physiques. Ce mot « solitude » signifie qu’il faut se retirer mentalement du monde extérieur, mais non physiquement.

Nous pouvons alors faire l’expérience du Soi. Cet espace intime présent en chacun de nous.
Focalisés au centre de la poitrine, dans l’espace du cœur, faisant taire notre mental, nous découvrons notre véritable nature. Cet état ne peut être atteint que si le yogi s’allège de ses désirs et de ses possessions.

Aujourd’hui, alors que la Terre ne peut fournir plus qu’elle ne possède et l’homme ayant pillé abondamment ses ressources, il nous faut apprendre à nous contenter du minimum vital, sans chercher à multiplier nos biens.
Allégeons nos possessions ainsi que le désir de posséder. Ce verset nous donne la voie à suivre : découvrons notre Soi, relions-nous par ce biais à l’Univers, source de vie. C’est l’état de méditation.
Petit à petit cet état s’installe de manière pérenne dans notre quotidien.


Publication du 17/04/2020

LA BHAGAVAD GĪTĀ

PRÉSENTATION :

La BHAGAVAD GĪTĀ, terme sanskrit, traduit en français par « le chant du bienheureux », est un texte majeur de l’hindouisme et de la philosophie indienne.

La BHAGAVAD GĪTĀ est issue du MAHĀBHĀRATA, poème épique très populaire en Inde. Cette épopée hindoue raconte l’histoire d’une rivalité dynastique entre les deux branches d’une famille royale. Il aurait été écrit par un sage mystique du nom de VYASA puis étoffé par un grand nombre d’autres auteurs entre les Vème et IIème siècles avant notre ère.

CONTEXTE : Je vous résume ici le contexte du récit.

La BHAGAVAD GĪTĀ se situe dans le MAHĀBHĀRATA au début du livre 6, c’est à lui seul une unité, riche d’enseignements.

L’évènement central est un conflit entre 2 groupes de cousins : les PANDAVA et les KAURAVA. Le conflit se dessine petit à petit, et au bout d’un moment il va se cristalliser autour de la royauté.

Au début du récit un personnage apparait, il s’agit du roi DRITARĀSHTRA. C’est un roi aveugle et âgé qui doit céder son trône. Celui-ci devrait revenir non pas à son fils ainé, chef des KAURAVA, mais à son neveu, chef des PANDAVA. Mais son fils ne l’entend pas de cette oreille, il refuse que le royaume revienne à son cousin, l’ainé des PANDAVA. Il essaie donc par toutes sortes de ruses d’éliminer l’ainé des PANDAVA et ses frères. Les hostilités montent et on arrive au conflit.

Un personnage est essentiel dans le MAHĀBHĀRATA, il s’agit de KRISHNA, avatar de VISHNU, deuxième grande divinité de la trinité brāhmanique et hindoue. Il va essayer de jouer un rôle de médiateur entre les 2 clans.
À un moment donné, il va proposer au chef des KAURAVA, qui refuse de céder le trône, de laisser 5 villages aux PANDAVA et ainsi de sauver la paix, évitant la guerre imminente. Mais il refuse, il veut tout pour lui et surtout éliminer les PANDAVA. La guerre devient donc inévitable et va prendre une très grande ampleur puisque les princes en arme des deux clans vont y participer.

DRITARĀSHTRA, le roi, ne participe pas à la guerre. Il se tient à l’écart, accompagné de son cocher, SANJAYA, qui a reçu le pouvoir de clair audience et de clairvoyance, qui lui permet de voir et d’entendre tout ce qui se passe sur le champ de bataille et d’en faire le récit à son maître.
SANJAYA décrit toutes les armées en ordre de bataille, progressivement la caméra se resserre et pointe 2 personnages omniprésents dans la BHAGAVAD GĪĀA : KRISHNA et ARJUNA.

Lorsque la guerre devient inévitable, KRISHNA va proposer un choix aux deux armées : « d’un côté je mets toutes les armées qui sont illimitées, de l’autre moi, seul, sans arme. En face de lui il y a deux personnages représentant les deux clans : l’ainé des KAURAVA et ARJUNA, le troisième des 5 PANDAVA.
ARJUNA qui exprime son choix en premier choisit KRISHNA. L’ainé des KAURAVA est ravi car lui aurait choisi les armées innombrables.

Sur le champ de bataille, KRISHNA et ARJUNA sont sur le même char.
ARJUNA est un guerrier, armé d’un arc obtenu de SHIVA, troisième divinité du panthéon brāhmanique. Il est prêt à combattre, avance sur le champ de bataille à bord du char conduit par KRISHNA. Il demande alors à celui-ci d’arrêter leur véhicule pour contempler les deux armées qui se font face. Il se rend compte que dans le camp adverse il y a beaucoup de membres de sa famille et son maître d’arme. Il est pris de panique, d’angoisses et réalise que c’est une guerre fratricide.
Il s’effondre au fond du char, déprimé et là commence un long dialogue entre ARJUNA et KRISHNA.

La BHAGAVAD GĪTĀ est un échange oral entre un disciple et son maître, à partir de questions simples, existentielles  de l’élève. KRISHNA va lui enseigner la voie du yoga au sens large.

CONTENU PRINCIPAL :

La BHAGAVAD GĪTĀ est un chemin, une quête vers l’unité par la voie du yoga.
Dans ce texte 3 types de yoga sont décrits :
– KARMA YOGA : la voie de l’acte juste
– JÑĀNA YOGA : la voie de la connaissance
– BHAKTI YOGA : le yoga de l’amour.
Je reviendrai sur ces différents yogas plus tard dans mon blog et vous expliquerai en quoi ils consistent.

Régulièrement je me plonge dans la lecture et l’étude de ce livre. Chaque fois j’en comprends un peu plus profondément le sens et bien souvent les versets répondent à des questions que je me pose.
Ce texte me sert également de ligne de mire pour rester fidèle à l’enseignement traditionnel du yoga. Il sert de base à ma pratique et à mon enseignement ainsi que d’autres textes fondateurs.
Ponctuellement je vous parlerai d’un verset, bien souvent choisi au hasard, et vous ferai mon propre commentaire, vous expliquerai comment sa signification résonne en moi, dans mon quotidien. Il s’agit bien sûr de ma vision des choses et je vous invite à plonger vous aussi dans ce texte pour vous l’approprier et en comprendre votre propre sens.

Sources :
– conférence de Gisèle SIGUIER SAUNÉ Janvier 2012 Lyon
– Dictionnaire de la civilisation indienne de Louis FRÉDÉRIC
http://www.wikipedia.org

J’inaugure cette page blanche de mon blog en ce jeudi 16 avril 2020.
Ça fait longtemps que l’idée de partager avec le plus grand nombre de pratiquants de yoga me trotte dans la tête. Il fallait juste que je trouve un peu de temps pour le faire, ainsi que l’inspiration.
Grâce à cette période de confinement imposé, j’ai trouvé ce temps. Grâce à ma pratique du yoga et de la méditation, les mots ont surgi aisément et j’ai pu les mettre par écrit.

Je vais donc vous parler plus ou moins régulièrement de la philosophie du yoga que je trouve riche et très utile pour traverser toutes les épreuves de la vie.
Le yoga ne comprend pas que la pratique physique. Le jour où j’ai découvert les principaux textes fondateurs, ce fût comme trouver une mine d’or ; enrichissant mon quotidien et ma pratique.

Mes écrits porteront essentiellement sur 3 textes fondateurs du yoga :
– la BHAGAVAD GĪTĀ
– les YOGA SUTRA de PANTAJALI
– la HATHA YOGA PRADĪPIKĀ
Je me sers essentiellement de ces écrits pour enrichir mon enseignement et surtout pour rester dans la lignée traditionnelle du yoga.

De temps en temps, il est possible aussi que dans ce blog je vous parle plus précisément d’une posture, abordant en détail sa mise en pratique et vous donnant des précisions sur sa symbolique.

Enfin je parlerai aussi d’autres livres et auteurs, parfois non issus du yoga. Des textes aussi source d’inspiration pour moi.

Je ferai référence à tout ce qui me touche, m’interpelle en essayant de garder un certain discernement et une certaine objectivité. J’aborderai tout ce qui fait sens en moi et qui m’évite de me laisser happer par le tourbillon de la vie en société.

À très bientôt pour mon premier article !